lundi 29 août 2016

SOLITUDE


J'aime bien être seule. Je veux dire, être vraiment seule. Dans un endroit que je connais peu ou pas, avec des gens que je n'ai jamais vus avant. Le téléphone loin, internet encore plus. Ne pas prononcer un mot pendant toute une journée, faire ce que je veux, quand j'en ai envie. 


Pendant toutes les vacances et toute l'année scolaire, j'ai été avec au moins une personne. Jamais je me suis retrouvée seule plus de quelques heures (sauf la nuit, hein, et encore) : entre la fanfare, les journées/soirée/nuits à travailler à plusieurs, les soirées, et maintenant la coloc (oui, parce que je suis en coloc maintenant, avec un appart trop cool et une coloc encore plus chouette). Peu de moments pour moi, à ne rien faire, à écouter de la musique encore et encore et encore, peut être un peu de guitare ou piano, manger trois fois d'affilée des pâtes à la sauce tomate, faire une longue ballade à vélo, faire des dessins très moches rien que pour moi, me perdre dans un atlas.


Alors, avant le énième festival de ces vacances, j'ai pris la voiture et je suis partie un jour plus tôt. J'ai pris deux covoitureuses parce que ça fait du bien au porte monnaie et je suis allée à Saint Brieuc, j'ai déposé les deux femmes et je suis repartie. J'ai longé la côte, m'arrêtant toutes les 15 minutes, trempant les pieds et quelques fois la tête dans la mer perce qu'il faisait quand même très chaud, attendre d'être sèche avant de me rhabiller et de repartir. Je disais bonjour aux personnes que je croisais, un sourire, et puis je reprenais le silence. Une fois dans la voiture, je remettais la musique, toujours le même CD, en boucle, et je suivais la côte, mon instinct et parfois la carte. 


Et puis je suis arrivée au Cap Fréhel. J'y étais déjà allée il y a deux ans, c'était trop beau, alors j'y suis retournée. Et c'est toujours aussi beau (c'est, pour l'instant, un des plus beaux endroits que j'ai vus )(avec les gorges du Verdon). Il y a les couleurs (entre le violet de la bruyère, le jaune des ajoncs, le grès rose, le bleu de la mer et du ciel et le vert des fougères, on peut difficilement faire mieux), l'odeur, le vent, le silence, des surprises (un blockhaus, un ancien abri et une construction allemands), des petits chemins à emprunter pour avoir un point de vue de ouf-malade, des ronces et ajoncs qui griffent les pieds/jambes/bras/visage.

Et puis, j'ai décidé d'y dormir. J'avais la grande voiture, la break avec les sièges arrières qui se replient, de façon à pouvoir s'y allonger tranquillement. Je me suis couchée un peu tard et me suis levée tôt, pour voir le lever du soleil (un peu compromis par les nuages mais c'était quand même chouette). Je me suis assise, face à la mer, pendant une bonne heure, et j'ai regardé la lumière arriver, inonder la pointe de terre, le ciel se découvrir.


 Et puis je suis repartie, au festival, parce que, quand même, les amis c'est tout aussi important.