mercredi 7 janvier 2015

LA MORT POUR S'ÊTRE EXPRIMÉS - Charlie Hebdo



Je ne pensais pas, vraiment pas, publier d'article aujourd'hui. Ni dans les jours à venir.
Mais ce qui se passe me touche tellement, au plus profond de mes entrailles, j'enrage en même temps que ça me consterne, je ne sais pas s'il faut que je sois en colère ou scandalisée. Je ne sais pas, je ne sais plus.

Je ne connaissais pas grand chose de Charlie Hebdo, si ce n'est que les illustrations qui faisaient parfois un peu de bruit. Je n'en ai jamais ouvert un de ma vie, j'en entendais quelques échos. Mon seul 'lien' avec Charb était ses dessins dont je raffolais dans Mon Quotidien.

Mais, aujourd'hui, même si je ne les connais pas beaucoup mieux, je veux partager mon désarroi suite à cette barbarie. Ma peine. Ma tristesse. Mon incompréhension. Mon vide. Mon dégoût. Ma colère contenue aussi.
La colère intérieure contre cet acte ignoble. La colère, la colère enfouie contre l'idée même de cet acte, rien que la pensée d'avoir imaginé une telle horreur. La colère refoulée contre cette atteinte à la liberté d'expression, de pensée. La colère étouffée contre tout ce qui s'est déroulé aujourd'hui, à quelques kilomètres de ma chaise où je me cassais la tête sur un exo de physique. Tout ce qui s'est passé dans ma journée me semble tellement futile, tellement superficiel, j'ai honte. Vraiment, vraiment honte.


On a appris la nouvelle en maths, tout à l'heure. La nouvelle a été lancé, comme ça, au début du cours. Cela m'a consternée, je ne savais pas quoi dire. Je ne sais toujours pas quoi dire, d'ailleurs.

Cet article n'est pas là pour relater les faits, ni pour débattre à propos de quoi que ce soit. C'est un x-ième article publié à ce sujet – d'autres ici et ici


Je voudrais me rappeler, essayer de séparer les idées dans ma tête. Nous habitons un pays libre. La liberté d'expression, de pensée, d'information, de parole. Et on en arrive à tuer 'à cause' de cela.
Je me souviens de mes cours d'histoire, pendant lesquels on étudiait la Déclaration des droits de l'homme. Je me souviens de la prof qui nous disait qu'on avait la chance d'habiter un pays libre, où l'on pouvait s'exprimer, où l'on avait le DROIT, et qu'il était ancré au plus profond de nous même. Qu'en est-il de tout cela aujourd'hui ? Ce soir, je suis face à mes certitudes. Je ne sais plus quoi penser.

Que va-t-on dire aux enfants ? Que va dire ma prof, demain, à ses élèves ? Comment continuer à vivre normalement, comment ne pas y penser ? Comment suivre encore notre petite routine, comment encore prendre sa douche, faire ses devoirs comme si de rien n'était ? Comment peut-on rester insensible, ou même continuer de rire ?

C'est de vies qu'il s'agit, c'est de droits, c'est de notre démocratie, notre liberté, nos enfants, notre futur.


Alors j'aimerais rendre hommage à ces dessinateurs hors-normes. A ces journalistes assassinés sauvagement pour leurs idées, parce qu'ils s'exprimaient, à toutes les victimes, aux policiers tués.
Je voudrais apporter ne serait-ce qu'un tout petit soutien aux familles, aux proches, aux amis des victimes.
Je veux soutenir nos libertés, nos droits.
Ne réagissons pas à la violence par de la violence. N'ayons pas peur les uns des autres, soyons solidaire.
Construisons ensemble.
N'oublions pas ce qui se passe de semblable, bien trop fréquemment dans tous les autres pays. Tenons-nous la main.
On ne sait pas ce qui se passera demain. Mais n'oubliez pas la vaillante lumière dans votre cœur.

Edit :  Il y a une chose, une chose très importante que je n'avais pas dite dans cet article : j'ai peur.
J'ai peur des retombées sur la 'communauté' musulmane et toutes les religions, j'ai peur des retombées politiques, sociales, affectueuses, j'ai peur pour toutes les personnes qui défendent vaillamment leurs idées.
J'ai peur des mesures qui vont être prises, du nationalisme qui va s'exacerber, du radicalisme qui va monter, du sentiment d'insécurité qui va prendre en ampleur.

J'ai peur de revoir, comme ça s'est produit lorsque j'avais 4 ans, des soldats avec leurs armes à l'entrée de et dans les écoles.
J'ai peur pour ce qui va se passer, après.


#JeSuisCharlie #CharlieHebdo 

3 commentaires:

  1. tu sais que j'ai de suite pensé à toi dès que j'ai entendu les infos ...........
    moi (nous ) non plus .... les mots me manquent......
    je t'embrasse <3

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  2. Merci Gaëlle...
    D'exprimer avec douceur et simplicité toute la révolte, toute la tristesse, toute la peur qui nous habitent tous.
    J'ai du mal à garder le sourire.
    Mais l'Amitié doit continuer à nous faire avancer. Les mains tendues, toutes les mains tendues.
    Merci d'être là, d'être comme tu es.
    Je t'embrasse et te dis à très vite.
    <3

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