Depuis quelques temps, on a beaucoup parlé de simplicité (comme
ici ), et j'en ressens le besoin. Une envie irrépressible de débarrasser, de faire le tri, de donner, jeter, ranger se fait sentir. Je ne supporte plus le trop plein, l'abondance inutile, l’exubérance que je côtoie tous les jours. Je veux me simplifier la vie, la simplifier à son maximum, posséder le strict nécessaire - et cela ne convient pas à tous ici... Adieu les cours de collège, les livres que je ne lirai jamais plus, les DVD que je ne risque pas de re(...)-regarder. Au mieux, ils serviront à d'autres personnes.
Certes, je n'ai jamais été une grande fan de vêtements, je suis loin d'être une grande shopping-addict. Je n'ai jamais voulu
posséder plus et plus encore, les grandes maisons ne me font pas rêver. Je préfère me contenter de peu, mais de bien.
Je dois quand même avouer que j'ai du mal à me résoudre à me débarrasser de certaines babioles qui ne sont là que pour prendre la poussière (mais j'y travaille), car elles ont toutes une histoire, du voyage à Strasbourg de 5ème au bonhomme de bois que j'avais taillé il y a de cela une éternité, en passant par le porte crayon avec une baleine de mon père lorsqu'il était enfant. Chacune de ces petites choses me rappelle un souvenir, et je me dis que j'y trouverais bien une utilité un jour ou l'autre.
Mais cette envie de simplicité ne s'arrête pas aux objets. Elle s'étend à mon mode de vie, à mon quotidien, à ma relation avec les autres. Je pense que la simplicité "matérielle" est la plus facile à "acquérir". Être simple dans sa vie
en général est un peu plus compliqué, car on l'étend alors au quotidien. Évidemment, je ne dis pas que se débarrasser d'objets est facile, loin de là. Cela présuppose un changement de mentalité, de vision de notre vie, de nos besoins et de la société dans laquelle on baigne. On est habitué depuis tous petits à acheter, à consommer, on a besoin de milles et un produits pour nettoyer les WC (mais oui ! )(alors qu'
un seul et unique suffirait). Tel rasoir nous rendrait plus beau, telle crème nous ferait perdre (en apparence...) 10 ans, et un produit magique révolutionnaire enlèverait TOUTES les bactéries et TOUTES les tâches (même
celles de fruits rouges, bande de gourmands ! ).
Il est bien sûr illusoire d'y croire, mais en voyant ces publicités, on se rend compte de ce que l'on n'a pas : "Je n'ai pas ceci", "Il me faut cela". On est dans la négation, on est tout le temps porté par le manque, par la non-possession, et cela conduit à mon avis au désir d'avoir. On manque donc on veut encore plus, ce qu'on a ne nous suffit pas alors on achète, on achète encore et encore, on croit que cela va nous simplifier notre vie. Après réflexion, qu'en est-il ? Vivons nous simplement ?
Pour moi, vivre de manière simple signifie : vivre avec le strict minimum pour pouvoir vivre en société. Je ne pense pas qu'avoir du linge plus blanc que blanc soit nécessaire, ni que du beurre avec des pépites de chocolat soit indispensable pour votre petit déjeuner. Bien entendu, il ne s'agit pas de ne pas se faire plaisir de temps en temps ! Je rejoins ici le
slow mouvement, qui prône le fait-maison, la lenteur, en réaction à la société de consommation et à la rapidité de nos vies. Vous l'aurez compris, la simplicité s'étend à de nombreux sujets.
Ainsi, je redécouvre en même temps le plaisir des longues marches, moi qui suis
habituée aux courses effrénées, aux ballades à vélo les plus intenses
possibles. J'essaye de prendre plus de temps pour moi sans m'en vouloir,
le yoga occupe une place beaucoup plus importante dans mon quotidien.
J'essaye de me retrouver, de savoir ce que je veux et veux faire
précisément, je me remets sans cesse en question : fais-je le bon choix ?
Est-ce-que j'agis pour mon bien ou pour les autres ? Qu'est ce que
m'apporte mon acte ? Je contrebalance le positif et le négatif de mes
décisions, j'essaye de tirer le meilleur parti du mauvais.
En parallèle, je simplifie aussi ma cuisine. Je cuis le week-end une grande quantité de riz dont je me sers pour composer des salades quand je suis (ou, plutôt, étais ! ) au lycée, et les jours où je suis chez moi, je compose un plat vite-fait-bien-fait. Je redécouvre le plaisir des choses simples, des abricots secs fourrés avec une amande, de la tomate croquée à pleines dents, des carottes simplement cuites à la vapeur et assaisonnées d'un peu de gomasio. Mes repas se composent de peu d'ingrédients et je retrouve certaines saveurs que j'avais un peu oublié, par exemple celle de l'amertume du cacao, de la fraicheur de la salade sans assaisonnement, du piquant du radis croqué en entier, de la simplicité de l'artichaut cuit à la vapeur et arrosé de jus de citron.
Je me
souviens très bien, il y a encore quelques années de cela, me servir d'une
épaisse tranche de fromage sur une épaisse tranche de pain (blanc, bien évidemment). Il
fallait que le fromage soit mou mais pas coulant non plus, qu'il n'ait
pas trop de goût mais quand un même un peu. Je n'arrivais pas à me
décider devant l'étendue de fromages que proposent les magasins, alors
ça se terminait souvent par une tranche de Compté ou de Roquefort.
J'étais la plus grande adepte du plateau de fromages de toutes sortes
après le repas, accompagné de la vinaigrette
saladée. Je me
réjouissais quant à l'essai d'un nouveau type de fromage, et j'avais
quelques fois de mauvaises surprises ( fromages aromatisés anglais, je
pense à vous : ma pire expérience : le
gloucester à l'oignon et à la ciboulette.
Ceux aux cranberries et aux abricots secs sont tout aussi mauvais ). Et bizarrement, en devenant vegan, je n'ai pas eu beaucoup de mal à arrêter d'en manger : le goût, l'odeur me répugnaient, et le principe même des produits laitiers me paraît étrange. Maintenant, je ne mange pas beaucoup de fromages végétaux mais j'aime parfois m'amuser à recréer certains types de fromages que j'aimais bien.
Ici, j'ai un peu mélangé les saveurs : la ricotta italienne et le chutney épicé, sur une tartine tout aussi méditerranéenne. La ricotta n'a pas le goût de la vraie mais est très fraiche et sa texture s'en rapproche. Le chutney, quant à lui, est absolument délicieux et accompagne très bien un curry aussi.
Chutney à la rhubarbe et ricotta vegan
(adapté de la recette d'une amie)
Pour un pot de chutney :
200 g de rhubarbe en tronçons de 2-3 cm
150 g de sucre
100g d'oignons hachés
50g de raisins secs
1 càs de vinaigre de cidre
1/4 cc de clous de girofle moulus
une pincée de cardamome, poivre noir, muscade, graines de fenouil
moulus + 1/4 cc de cannelle moulue ( ou 1/4 cc de quatre-épices)
un bon cm de gingembre frais, coupé en petits bouts ou râpé
un peu de piment ou de paprika (au goût)
Tout mettre dans une casserole, amener doucement à ébullition.Bien mélanger pour ne pas que ça colle au fond et pour que la rhubarbe
rende l'eau et laisser frémir pendant 1h-1h30 pour que ça ait la
consistance d'un chutney et que l'eau s'évapore.
Verser dans un pot ébouillanté, refermer et laisser reposer un mois
( idéalement...)
Se conserve au moins 2 mois
Note : Cela ne va pas plaire à certain(e)s, mais le mieux est d'utiliser du sucre blond car le roux donne un côté "caramel" et cache un peu le goût. Évidemment, on ne mangera pas le pot en entier d'un coup, alors je ne pense pas que ce soit si grave !
Ricotta simplissime vegan
Pour 150 mL de ricotta:
50 g de noix de cajou
50 g de graines de tournesol
un pincée de sel
60-80 mL d'eau
Faire tremper les graines/noix 4-8 heures dans de l'eau.
Rincer et égoutter, placer dans le bol d'un blender.
Ajouter l'eau et le sel, mixer.
Ajouter un peu d'eau si besoin au cours du mixage.
Notes : on peut utiliser d'autres noix/graines. Par exemple, des amandes trempées puis émondées ( ça se fait tout seul une fois trempées ! ), des graines de sésame, des noix de Grenoble (ou non)...
Pour un côté plus "fromager", on peut ajouter 1 càs de levure maltée et une noisette de miso brun.
Pour la tartine :
Tartiner une tranche de pain (complet, au levain, sans gluten...), éventuellement grillée, de ricotta, ajouter une cuiller à café de chutney et un brin de roquette (ça change tout ! ). Déguster !
J'ai découvert les nouilles soba récemment et je les adore ! Elles
cuisent très rapidement, sont délicieuses et permettent de changer du
riz, millet, quinoa... Elles accompagnent beaucoup de préparations et
ont un goût pas trop typé malgré la farine de sarrasin qu'elles
contiennent. En plus, elles peuvent se trouver sans gluten (généralement
100% sarrasin) ou avec du gluten (avec de la farine de blé) et se
mangent aussi bien chaudes que froides. Ce plat-ci est très rapide à
faire, et il peut se préparer à l'avance et être réchauffé ou mangé
froid (arrosé de jus de citron, c'est encore meilleur ! ).
Nouilles soba sucrées-salées au brocoli et aux courgettes
Pour une personne :
50-100 g de nouilles soba
Les florettes d'un petit brocoli
une demi courgette, coupée en rondelles
1 càs + 1 cc de sauce soja
2 cc de mélasse de sucre de canne
1 cc de moutarde (avec des grains ou de Dijon )
une gousse d'ail, hachée
de l'huile d'olive
+ graines de sésame grillées
Faire cuire les soba selon le temps indiqué, les égoutter et les réserver.
Pendant ce temps, chauffer un peu d'huile dans un poêle et faire revenir la gousse d'ail très rapidement. Rincer le brocoli sans le sécher, l'ajouter à la poêle.
Faire revenir quelques minutes, puis ajouter la courgette et 1 càs de sauce soja.
Cuire jusqu'à ce que le brocoli soit encore un peu croquant et les courgettes cuites.
Ajouter les nouilles cuites, le restant de la sauce soja et la mélasse, bien mélanger et servir.
Parsemer de graines de sésame grillées.
Notes : On peut omettre la courgette si on le souhaite.
Il n'est pas nécessaire de saler car la sauce soja l'est déjà.
On peut remplacer les soba par d'autres pâtes, voire du riz, du millet, du sarrasin cuits.
Cette recette est certainement la plus rapide d'entre toutes (et ma préférée, aussi). Elle est prête en 5 minutes, nécessite très peu d'ingrédients et de préparation, est déclinable à l'infini, selon les saisons, ce dont vous avez à disposition et avez envie. Accompagnée d'une grosse salade, elle constitue un repas complet très sain et absolument délicieux !
Vous pouvez varier les épices, ajouter de la sauce tomate, changer de pain ou même le remplacer par une pâte à pizza, des céréales cuites...
Bruschetta aux feuilles vertes et pois chiches
Pour une tartine
Deux poignées de feuilles vertes ( j'ai utilisé ici des orties et du chou perpétuel, mais des épinards, kale ou autres conviendraient très bien aussi ! )
une gousse d'ail, hachée
une cc de cumin entier
un petit oignon rouge, coupé en lanières
une càs d'huile d'olive
1 càs de sauce soja
1 càs de vinaigre balsamique (ou de sauce soja)
50 à 100 g de pois chiches cuits, rincés et égouttés
une belle tranche de pain, grillée
Faire revenir les oignons et l'ail dans l'huile d'olive dans une poêle avec le cumin.
Ajouter la verdure de votre choix, faire fondre quelques minutes. Ajouter de l'eau si besoin.
Lorsqu'ils sont presque cuits, ajouter les pois chiches et la sauce soja, laisser cuire encore 2-3 minutes.
Verser sur la tranche de pain et arroser du vinaigre balsamique.
Note : Je n'ai pas trouvé cela nécessaire de saler, la sauce de soja l'étant déjà beaucoup.
Les pois chiches peuvent être remplacés par d'autres légumineuses
Et vous, êtes vous adeptes de la simplicité?
Je tenais aussi à remercier toutes les personnes qui m'ont laissé un commentaire/mail (auxquels je n'ai pas eu encore le temps de répondre à tous, je le fais très prochainement ! ) pour le Bac, merci de m'avoir encouragée, ça me touche beaucoup !